Les Autres

Physiologie
Sous leur apparence réelle, les Autres ressemblent à s'y méprendre aux anciens démons des religions indo-européennes : peau écailleuse, cornes, queue fourchue, traits de gargouilles etc… ce sont des reptiles à sang chaud et les représentants d'autres races ont des difficultés à  différencier màles et femelles.

Les Autres se nomment eux-mêmes les A'ashas'tak ce qui signifie approximativement dans leur langue "le peuple qui pense".

Dés leur éclosion, les jeunes A'ashas'tak disposent de pouvoirs psioniques élémentaires qui croissent rapidement. La société A'ashas'tak considère l'individu comme adulte à partir du moment ou il atteint un certain seuil psionique (= une caractéristique PSI de 5 ou plus) et la longévité moyenne d'un Autre est de 250 ans. Certains individus exceptionnels dépassent les trois siècles et il existe même une demi-douzaine de vénérables anciens qui approchent des quatre cent ans.

Tous les A'ashas'tak sont naturellement psioniques et leurs pouvoirs très nettement au dessus des normes humaines.

Croyances
Les Autres n'ont pas de religion ou l'ont perdue depuis bien longtemps. Ils se considèrent comme une espèce à part car toute entière tournée vers les mystères de l'àme et de l'esprit. Le fait que leur peuple soit intégralement psi a très certainement contribué à cette évolution.

Les Autres ou A'ashas'tak sont une des races les plus anciennes de la frange galactique. Il y a des dizaines de milliers d'années, leur race aventureuse s'était lancée dans l'exploration interstellaire. Néanmoins, philosophes, métaphysiciens et psychologues furent et sont encore les piliers de la culture des Autres.

Il y a plusieurs centaines de milliers d'années, ils sont parvenus à découvrir certains facteurs à l'origine de la sapience et durant la phase exploratrice de leur race, ils ont "ensemencé" le patrimoine génétique de plusieurs espèces prometteuses encore animales. Par la suite, leur culture à continué à se replier sur elle-même et ils ont fini par abandonner pendant des siècles les voyages spatiaux en dehors d'une sphère d'influence réduite. Il y a moins de mille ans qu'ils se sont à nouveau tournés vers l'extérieur et ont repris contact avec d'autres races, certaines ignorant d'ailleurs qu'elles leur doivent l'intelligence.

Les Autres se perçoivent un peu comme des jardiniers et des bergers dont la mission est de favoriser l'apparition d'espèces sapientes dans l'univers tout en évitant au maximum d'intervenir dans leur évolution par la suite.

Us et Coutumes
La civilisation des autres est très structurée tout en étant communautaire et décentralisée. Les individus sont classés selon leurs aptitudes professionnelles mais surtout psioniques et forment des castes simples (militaires, concepteurs, médecins, artistes…). Il est tout à fait possible d'appartenir à plusieurs castes à tour de rôle ou simultanément. Les A'ashas'tak vivent en groupes de tailles diverses généralement organisés de manière communautaire en fonction des spécificités locales. L'appartenance à un Groupe est plus importante que l'appartenance à une Caste même si celle-ci peut déterminer le rôle au sein du groupe. Civilisation psionique, les A'ashas'tak privilégient en effet la notion de collectivité et de groupe. Quant on peut partager les pensées des autres, des notions comme la vie privée, l'individualisme, la solitude ou la marginalité sont relatives bien que tous ces phénomènes soient présents dans la civilisation A'ashas'tak.

Bien que certains groupes soient dirigés par des chefs, la plupart fonctionnent selon le principe d'assemblée consultative qui mandate certains individus comme porte-paroles ou experts dans un domaine donné. Cette organisation se retrouve au niveau familial, de la cité, de la planète ou de l'équipage d'un vaisseau. Il est tout à fait possible d'appartenir à un Groupe lui-même intégré dans un ensemble plus vaste ou au contraire de vouer son existence à une collectivité plus abstraite (par exemple : le gouvernement planétaire) tout en étant membre d'une structure familiale ou géographique plus spécifique.

Contrairement à de nombreuses autres espèces, les A'ashas'tak ont rarement des difficultés à évoluer dans un univers d'appartenance et d'intérets collectifs, même s'ils peuvent sembler contradictoires ou antagonistes.

Relations avec les autres espèces
Les relations avec les autres races sont le plus souvent distantes car les A'ashas'tak ne souhaitent pas s'immiscer directement dans leur développement. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, ils sont presque dépourvus de fierté ou d'orgueil quant au fait que plusieurs races "jeunes" aient atteint la sapience à la suite de leur intervention. Très peu de civilisations en contact avec les Autres sont au courant de cette influence et pour la grande majorité des peuples qui les connaissent, les Autres et leurs grands vaisseaux noirs ne sont que des explorateurs et des chercheurs distants et neutres qui font très occasionnellement un brin de commerce.

Arts et Cultures
Les arts visuels et auditifs classiques sont très peu développés chez les A'ashas'tak qui privilégient les images mentales ainsi que les "sons" , "odeurs" et autres sensations directement créés par l'esprit et transmise au "spectateur".

A l'opposé, les Autres sont très portés sur l'architecture qui est une des rares formes de création de nature durable qui puisse frapper leur imagination collective.

La vérité sur la Guerre Contre les Autres
Ce conflit qui faillit se conclure par la disparition de l'espèce humaine a des racines bien plus anciennes que l'on peut le croire.

Lorsque les Autres se détournèrent pour des millénaires du chemin des étoiles, cela ne survint pas en une génération mais plus insidieusement. Et cela ne survint pas non plus sans résistance.

Si par le passé il y avait eu des conflits locaux dans l'histoire des A'ashas'tak, ceux ci avaient toujours eu des raisons économiques et lorsque leur civilisation parvint à maîtriser son environnement et sa démographie, le problème se résorba pratiquement de lui-même car leur société fondamentalement collectiviste avait été épargnée par les rivalités ethniques, religieuses et politiques.

Et pourtant, le repli des Autres vers leurs anciennes frontières faillit détruire leur race toute entière dans la guerre civile. Une guerre ou pour la première fois des mondes entiers combattirent pour des raisons idéologiques.

Cette guerre embrasa les mondes des A'ashas'tak pendant presque huit siècles et la majorité désireuse de s'orienter vers un développement isolationniste se retrouva en opposition mortelle à une minorité plus vigoureuse qui voulait continuer à parcourir les étoiles les plus lointaines pour des motifs divers et parfois même radicalement antagonistes.

La minorité finit par être vaincue et ses leaders prirent la fuite. Aussi traumatisés que leurs adversaires par les déchaînements d'une violence globale dont les causes leur avaient toujours semblées improbable, ils partirent au loin dans les quelques vaisseaux que possédait encore leur race.

Leurs ennemis ne partirent jamais à leur poursuite mais continuèrent pour des générations à se replier sur eux-mêmes jusqu'à ce que bien des millénaires plus tard d'autres réformistes parviennent à se faire entendre et à inverser ce mouvement centripète.

Mais bien avant ces évènements, les renégats vaincus arrivèrent sur un monde fertile tournant autour d'une petite étoile jaune insignifiante ou quelques primates attirèrent leur attention.

C'est à la suite de leurs manipulations que les dits primates devinrent les premiers hominiens, les ancêtres de l'humanité.

Un jour, raisonnèrent les A'ashas'tak exilés, leurs frères de race se dresseraient à nouveau sur leur chemin. Cette crainte était particulièrement irrationelle à l'époque mais les horreurs d'une geurre globale qui avait provoqué la disparition de toute vie sur plusieurs mondes et marqué durablement les esprits d'un peuple naturellement télépathe avaient des effets bien plus traumatisants et durables qu'on aurait pu le soupçonner.

Quoi qu'il en soit, les fugitifs terrorisés par des horreurs dont ils étaient eux-même en partie responsables étaient persuadés qu'on finirait par se lancer à leur poursuite.

Ils devaient se montrer prêts à ce jour et ils prirent plusieurs mesures en ce sens. Ceux d'entres eux dont les pouvoirs étaient suffisamment développés pour qu'ils prennent d'autres apparences se glissèrent parmi les premières civilisations humaines et implantèrent dans l'inconscient collectif la haine de tout ce qui ressemblait à leur véritable apparence. C'est ainsi que la plupart des mythologies humaines en vinrent à parler d'êtres démoniaques dont la morphologie s'avérait curieusement similaire d'une culture à l'autre. A l'occasion, une petite démonstration de "magie" (de pouvoirs psi) et quelques apparitions bien orchestrées renforcèrent les croyances humaines.

Ainsi, pensèrent les exilés, les humains constitueraient une armée potentielle dans l'éventualité ou leurs frères de race décident finalement de se tourner à nouveau vers les étoiles pour les retrouver. Car, pensaient-ils, quelle autre raison que la vengeance pourrait inciter ces fanatiques rétrogrades à entreprendre à nouveau les voyages interstellaires en dehors de leurs quelques mondes ancestraux ?

Mais comme dans tous les plans à long terme reposant sur des potentialités et des éventualités, il y eut quelques imprévus.

Tout d'abord, malgré leur science les exilés se révélèrent très vulnérables à certains virus terriens qu'ils ne parvinrent pas à endiguer. Ensuite, leur groupe de quelques centaines d'individus était composé de rebelles aux idées parfois très opposées et il y eut plusieurs affrontements mortels. Enfin, les grandes épidémies de peste noire du moyen-âge achevèrent les survivants (on peut noter que les superstitions humaines de l'époque parlaient abondamment de sorcières et de démons… peut-être des Autres affaiblis par la maladie et incapables de demeurer incognito parmi les hommes…).

Lorsque les humains découvrirent la vapeur, le dernier des exilés était déjà mort depuis des siècles mais les empreintes génétiques et psychiques, elles, continuèrent malgré le temps à se transmettre et les croyances ainsi que les traditions pallièrent en partie à leur affaiblissement graduel.

Dans l'intervalle, le peuple a'ashas'tak abordait une nouvelle phase de son histoire et un nouveau mouvement "réformateur" prenait le pas sur les traditionalistes. A nouveau, explorateurs et savants parcoururent les anciennes voies spatiales. Découvrant de nouveaux mondes, de nouvelles races au potentiel intéressant mais aussi retrouvant les descendants de ceux modifiés par leurs ancêtres ou les ruines de leurs civilisations disparues…

Et finalement, humains et a'ashas'tak se rencontrèrent.

Les explorateurs a'ashas'tak furent horrifiés lorsque les humains les virent pour la première fois et que leurs esprits relativement primitifs s'avérèrent remplis de haine et de peur à leur égard. Avant que l'on ait pu clairement comprendre ce qui se passait, la chasse aux démons était ouverte et les fanatiques humains commençaient même à persécuter les autres races qui avaient des contacts épisodiques et pacifiques avec "les envoyés du malin".

La Guerre Contre les Autres fut longue et douloureuse pour les deux peuples. Rapidement, les a'ashas'tak comprirent que l'humanité avait été manipulée par les anciens exilés mais ils commirent l'erreur de croire que ceux-ci étaient toujours en activité.

Ils décidèrent donc de frapper fort même s'ils n'éprouvèrent ni plaisir ni satisfaction à prendre une décision lourde de conséquence : les renégats et leurs armées devaient disparaître. Totalement.

Rapidement, la guerre tourna au massacre alors que les A'ashas'tak développaient des amplificateurs psioniques de plus en plus puissants et dont les attaques se révélaient presque impossibles à parer par la technologie humaine. Les psis humains quant à eux se révélaient presque toujours largement surclassés par leurs ennemis, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

Ce n'est qu'en arrivant dans le système solaire terrien que les sondages psy révélèrent la vérité : les humains agissaient bel et bien seuls et aucun renégat a'ashas'tak n'influençait leur état-major.

Les dirigeants des a'ashas'tak discutèrent et se disputèrent pour savoir s'ils devaient exterminer l'espèce humaine une fois pour toutes, la ramener à l'age de pierre à coups de bombardements massifs ou de lobotomisation collective, ou tout simplement l'ignorer.

Finalement, les armées victorieuses des Autres se retirèrent.  Les humains, l'amiral Harmon en tête, réécrirent l'histoire à leur convenance et les vaisseaux noirs des "démons" disparurent des secteurs connus.

Occasionnellement, un navire humain et un vaisseau a'ashas'tak s'affrontent mais la race des "démons" a dans l'ensemble décidé de procéder de manière plus subtile : infiltrer des agents métamorphes dans l'espace humain, évaluer les potentiels de cette race et surtout œuvrer discrètement pour désamorcer les implants génétiques favorisant la haine envers les a'ashas'tak. Les Autres impliqués dans ce plan savent que la culture impériale humaine fondée sur le concept d'expansion vengeresse (même si elle est devenue beaucoup plus pacifique depuis ses débuts) et l'influence de la Nouvelle Eglise Interstellaire Unifiée sont ses principaux obstacles à long terme en ce sens qu'elles oeuvrent afin de faire perdurer la haine indépendamment des marqueurs génétiques. Les psioniques humains sont rarement capables de rivaliser avec les agents a'ashas'tak mais ils sont souvent capable de les reconnaître pour ce qu'ils sont et il est donc très difficile d'infiltrer les rouages de l'Empire et de l'Eglise afin d'œuvrer graduellement de manière à atténuer les croyances erronées de l'humanité.

Au fur et à mesure que l'Empire étend son influence et conquiert de nouveaux territoires, les Autres en viennent de plus en plus à considérer l'humanité comme une menace non seulement contre eux mais aussi contre un certain nombre de cultures non-humaines. Ca n'est pas le système impérial lui-même qui représente pour eux le plus grand danger mais le fait qu'il s'appuie sur tous les relents racistes, intolérants et colonialistes de ses composantes religieuses et corporatistes. En tant qu'espèce motivée par les gains matériels et vivant dans une civilisation composite mais sous-tendue par une logique fédératrice raciale, l'humanité peut s'avérer un fléau majeur à l'encontre des autres peuples et même, tout comme son histoire l'a amplement démontrée, à l'encontre de ses propres représentants.

Les dirigeants des Autres ne sont pas encore parvenus à tomber d'accord pour savoir si cette menace est réelle ou seulement potentielle mais comme leur plan d'infiltration n'a pas encore porté ses fruits, ceux qui souhaitent écraser l'humanité avant qu'elle ne devienne un adversaire trop puissant sont de plus en plus nombreux.