La Marine Impériale
Histoire de la Marine Impériale
L'expansion constante de la civilisation issue du Noyau et ses rencontres avec d'autres civilisations également en pleine croissance ont toujours rendu essentielle la présence d'une marine spatiale armée. En dehors même des conflits majeurs qui secouèrent la galaxie, la présence d'une multitude de groupes pirates, de renégats divers, de peuples hostiles dans un volume d'espace incommensurable et en perpétuelle augmentation n'ont jamais manqué de causer de nombreuses morts et pertes financières, sans parler d'une quantité appréciable de conflits de "basse densité".
Durant sa longue histoire, la République Galactique connut alternativement des périodes de course à l'armement effrénée et de calme plat. Entretenir et moderniser des flottes de combat dont le théâtre d'opérations s'étendait un peu plus chaque jour ne s'avéra pas toujours possible et si à certaines périodes de son histoire la République disposait de nombreuses forces spatiales modernes, il s'avéra à d'autres moments nécessaire de trouver des palliatifs divers : mercenariat, recyclage de navires antiques, incitations aux secteurs les plus riches à développer leurs propres forces de défense et ainsi de suite...
Le dernier millénaire de l'histoire de la République ne connut guère de conflits majeurs et amena progressivement les décideurs de tous poils à restreindre lentement mais sûrement les crédits militaires. Petit à petit, les forces navales de la République se réduisirent et elle se mit à privilégier les solutions sénatoriales et diplomatiques à la plupart de ses problèmes. Peu avant la crise de Naboo, la République ne possédait plus de véritable marine spatiale à l'exception de quelques groupes d'unités affectés à des systèmes stratégiques. Les principales factions qui la composaient avaient développé leurs propres flottes spatiales dont certaines comme celle de la Fédération du Commerce étaient vraiment très conséquentes. Les rares cas de force majeure nécessitant une intervention militaire à grande échelle se réglaient dans une sous-commission ou dans les couloirs du Sénat lorsque plusieurs représentants de systèmes ou de groupes influents s'arrangeaient pour obtenir des faveurs conséquentes en échange de leur participation à l'effort militaire du moment. Les solutions diplomatiques étaient préférables non seulement pour des raisons économiques ou humanitaires mais aussi parce que le recours à la force armée impliquait de plus en plus souvent de donner encore plus de poids à des groupements d'intérêts qui ne prêtaient pas leurs forces sans avoir en échange des garanties sur certaines affaires les concernant... certains Sénateurs virent bien les dangers que recélait cette évolution des choses mais les lobbys les plus influents étaient déjà fermement implantés dans le Sénat républicain et dans de nombreux gouvernements locaux.
A la longue, certaines factions devinrent des puissances militaires difficilement contrôlables et les ambitions indépendantistes trouvèrent là un terreau supplémentaire sur lequel fleurir. Quinze ans à peine avant la Crise de Naboo, quelques sénateurs républicains eurent un dernier sursaut et donnèrent leur aval à un projet qui devait permettre de moderniser la petite marine républicaine de plus en plus surclassée par les autres forces militaires. Cette tentative qui donna naissance à la Flotte Katana se solda par le désastre bien connu et sonna le glas des ultimes ambitions militaires de l'Ancienne République. Tout au moins, jusqu'à ce que la galaxie se retrouve plongée dans une guerre dévastatrice...
La course à l'armement et les investissements monstrueux que provoquèrent la Guerre des Clones marquèrent un tournant significatif de l'histoire navale militaire. Comme il l'avait fait pour se constituer une armée terrestre sans égal dans l'histoire galactique, l'Empereur Palpatine sut tirer partie des craintes d'une population traumatisée par un conflit aussi bref que dévastateur et récupéra à son profit une bonne partie des arsenaux et des navires des belligérants. Pour "restaurer la paix dans la galaxie et s'assurer que des sursauts indépendantistes ou divers groupes de pirates ne menacent plus les populations", l'Empereur obtint l'appui des industriels et des militaires qui pour la plupart acceptèrent de le suivre sans rechigner.
Le programme d'armement qui suivit fut proprement gigantesque. L'Empire revendit des navires obsolètes à divers groupes alliés comme l'Autorité du Secteur Corporatif et les encouragea pendant un temps à renforcer leurs propres forces de défense tout en augmentant la pression fiscale et le pillage généralisé des mondes hostiles afin d'armer une flotte sans égal dans toute l'histoire de la galaxie. A la longue, les alliés impériaux purent conserver des escadres destinées à leur usage exclusif mais devaient dans le même temps contribuer au financement des escadres impériales. La nouvelle génération des destroyers de classe Impériale I devint rapidement le symbole de l'armada impériale, près de 25.000 de ces navires gigantesques furent mis en service depuis le couronnement de Palpatine et viennent appuyer une multitude de navires plus légers et des légions sans nombre de chasseurs spatiaux. Les secteurs jugés trop timorés ou potentiellement rebelles furent brisés et leur économie vampirisée par le programme d'armement de la Marine Impériale. L'Académie de la Marine Impériale dont le principal campus est basé sur Raythal a établi des antennes partout dans la galaxie, récupérant et assimilant souvent les anciennes institutions républicaines ou celles créées par des gouvernements locaux fortunés bien que certains parmi les plus fidèles aient été autorisés à conserver le contrôle de forces spatiales d'appoint réduites.
De tous les composants de l'Empire Galactique, la Marine Impériale est celui qui représente l'effort financier le plus gigantesque et c'est essentiellement pour alimenter cette machine monstrueuse que l'Empire procéda à des pacifications et des conquêtes sans nombre.
Le paradoxe de la Marine Impériale est que l'Empire ne l'a jamais déployé dans toute sa puissance et que fondamentalement, ce programme titanesque fut un énorme gaspillage.
En effet, bien que les escadres impériales soient en mesure de briser n'importe quel monde, n'importe quelle flotte spatiale dans un assaut frontal, l'Empire est trop étendu même pour ses légions de navires et le déploiement de la Marine n'est pas si rationnel qu'on pourrait le croire. Si des secteurs jugés importants ou dont les dirigeants ont l'oreille de l'Empereur se voient attribuer des groupes de combat comptant parfois plusieurs centaines d'unités lourdes, d'autres systèmes sont négligés. Plus grave encore, alors que l'état-major de la Marine n'aurait guère eu de problème à mobiliser rapidement une escadre capable d'anéantir un monde, l'Empereur jeta littéralement en l'air des sommes incroyables pour satisfaire une de ses lubies : les Etoiles de la Mort. Bien que le symbole de ces super armes soit fort et destiné à terroriser les ennemis de Palpatine, dans les faits elles étaient totalement inutiles car la puissance combinée de toutes les unités de la Marine déployées là ou elles ne servaient à rien était plus que suffisante pour anéantir n'importe quel adversaire et le symbole d'escadres entières de destroyers s'abattant sur un monde aurait certainement été tout aussi frappant que celui d'une station de combat, aussi gigantesque soit-elle.
Pour aller à l'essentiel, bien qu'elle soit été dotée à tous les niveaux d'un grand nombre d'individus compétents voire même exceptionnels, la Marine Impériale s'avère être dans la pratique un mastodonte ingérable, un gouffre financier avec des effectifs colossaux qui dépassent tous les besoins prévisibles.
Deux ans avant la Bataille de Yavin, l'Empereur décida finalement de restructurer ses flottes et créa les Douze Grands Amiraux de l'Empire, veillant à susciter suffisamment d'antagonismes en leur sein pour qu'ils ne puissent constituer un front susceptible de le menacer. Certains de ces hommes étaient des plus compétents, d'autres des opportunistes ou des fanatiques, voire des fous dangereux et l'on considère qu'ils ne remplissent pas vraiment les attentes de l'Empereur.... Ces personnalités antagonistes doivent aussi lutter contre les traditions d'excellence des académies de marine récupérées par l'Empire, des institutions souvent très anciennes qui forment les futurs officiers en les encourageant à un minimum d'initiative qui s'accommode mal de la bureaucratie gigantesque que forme la Marine Impériale. Cette situation déplait également aux censeurs politiques de Palpatine. Bien que la majorité des officiers de la Marine Impériale soient loyaux envers le régime dont ils portent l'uniforme, les capitaines de vaisseau ont de tous temps été des autocrates qui renâclent à subir les diktats des bureaucrates et des états-majors.
Organisation de la Marine Impériale
Surveiller l'ensemble de l'espace connu avec des dizaines de milliers de navires de tous types et de tous âges nécessite une flexibilité opérationnelle qui n'est pas toujours compatible avec les jolis schémas établis par les technocrates qui abondent dans tous les états-majors de la galaxie. Bien que des efforts d'harmonisation colossaux aient été entrepris, notamment par la standardisation des équipements embarqués comme les Chasseurs TIE, les bâtiments lourds sont de nature bien plus hétérogène. Et si les groupes sectoriels du centre de la galaxie possèdent des compléments de destroyers stellaires modernes conformes à l'ordre de bataille théorique, certains secteurs de la Bordure Extérieure doivent se contenter de vieux cuirassés recyclés ou de destroyers de classe Victoire en guise de vaisseaux amiraux ou parfois même de seuls navires lourds disponibles.
Le Commandement de Vaisseau
Capitaine... un rêve vieux comme l'histoire de la civilisation galactique et qui est la transposition du rêve encore plus ancien des marins primitifs qui traversaient les océans de milliers de mondes dans un passé presque légendaire. Pour bien des officiers issus des académies militaires de tous les gouvernements de l'histoire galactique, obtenir le commandement de son propre vaisseau était pratiquement considéré comme l'aboutissement ultime d'une carrière. D'ailleurs, la plupart des traditions militaires acceptèrent que par principe de nombreux capitaines renoncent à diverses promotions ou insistent malgré les progrès technologiques pour demeurer sur la passerelle d'un vieux navire fidèle dont ils avaient été le seul maître pendant des années. A cet égard, la Marine Impériale n'est pas différente de toutes les autres bien qu'elle "visse" davantage ses officiers. Chaque capitaine sait en effet que le Bureau de la Sécurité Impériale a placé au moins un de ses agents infiltrés parmi les officiers de son bâtiment... un agent qui peut faire appel à des pouvoirs exceptionnels pour prendre le commandement au cas ou le capitaine légitime ferait montre d'un comportement "suspect". Dans l'histoire de la Marine Impériale, certains de ces hommes n'hésitèrent pas à organiser des mutineries pour renverser un capitaine jugé "politiquement inapte", quitte ensuite à commander eux-mêmes l'exécution des mutins une fois la situation redevenue "politiquement correcte"...
La Ligne
La Ligne est l'équivalent dans la Marine de l'escouade terrestre. Si théoriquement une Ligne doit compter quatre navires de tonnages variés mais plus lourds que des chasseurs ou navettes, la pratique donne des unités comptant de deux à vingt navires. De fait, la Ligne est l'unité de déploiement collective la plus flexible dans l'ordre de bataille impérial et au sein d'une Escadre, les lignes théoriques sont souvent remaniées en fonction des nécessités du moment. Une ligne est placée sous le commandement d'un Capitaine de Ligne, c'est à dire le plus souvent du capitaine de vaisseau le plus expérimenté ou le plus décoré dont le navire fait office de vaisseau amiral.
- Ligne d'Attaque : une configuration qui vise à affronter une autre force spatiale, si possible de tonnage et puissance de feu comparables. Une ligne d'attaque peut compter jusqu'à six frégates, corvettes ou croiseurs légers mais un destroyer de classe Impériale est considéré comme une ligne à lui seul.
- Ligne d'Attaque Lourde : de quatre à huit croiseurs ou frégates, voire des navires de tonnage plus important y compris des destroyers. En théorie, une telle ligne est capable de soutenir le feu de n'importe quel autre type de ligne qu'on lui opposerait. Si possible, un assaut sur une planète faiblement défendue sera mené par une Ligne d'Attaque Lourde mais la taille gigantesque de la galaxie oblige souvent l'Empire à improviser avec ce qu'il avait sous la main pour pallier aux urgences.
- Ligne de Poursuite : elle peut compter une dizaine de corvettes, d'avisos et autres navires de moyen tonnage dont les capacités subluminiques et hyperspatiales sont conséquentes. Le rôle d'une ligne de poursuite est de pilonner une force adverse en cours de retraite, afin d'éliminer les trainards, voire d'encercler des bâtiments trop endommagés pour fuir et les capturer. Eventuellement, si les trajectoires de saut hyperspatial des fuyards sont clairement identifiées, une ligne de poursuite peut se lancer sur leurs traces dans l'hyperespace mais l'Empire eut l'occasion d'apprendre à ses dépens que l'Alliance largement surclassée en termes numériques et matériels savait livrer des batailles destinées à attirer les forces impériales dans un piège... les lignes de poursuites étaient également souvent déployées dans une zone ou l'on soupçonnait la présence d'une base de rebelles ou de pirates afin de la localiser et de la harceler le temps qu'une force d'attaque plus conséquente survienne pour le gros nettoyage. L'Empire apprit également à se servir de ses propres lignes de poursuite pour amener des adversaires imprudents et qui avaient l'avantage à portée de lignes d'attaques dissimulées...
- Ligne de Reconnaissance : de deux à quatre appareils de faible tonnage (avisos, corvettes, navires éclaireurs impériaux...) opérant seuls ou par paires. Leur fonction n'est pas d'engager le combat même avec un élément adverse isolé mais de localiser l'ennemi et de rendre compte. Lorsqu'une force impériale arrive dans un nouveau système hostile, il est également fréquent qu'une ou plusieurs lignes de reconnaissance soient détachés pour fouiller les champs d'astéroïdes, les géantes gazeuses et autres endroits ou l'ennemi pourrait dissimuler ses forces pendant que le gros des effectifs converge sur les objectifs principaux. Ce sont également des vaisseaux distribués en lignes de reconnaissance qui procèdent aux patrouilles avancées et aux missions de reconnaissance au long cours et en dehors des routes commerciales, ils sont souvent les premiers bâtiments impériaux auxquels sont confrontés les dissidents ou les peuples des systèmes inconnus.
- Ligne d'Escarmouche : composée de 15 à 20 bâtiments légers (avisos, patrouilleurs, navettes...), elle a pour tâche de harceler l'ennemi afin de l'empêcher de se concentrer sur les navires lourds qui vont le pilonner. Lorsque l'Empire développa sa chasse spatiale avec ses légions de chasseurs TIE bon marché, le concept de ligne d'escarmouche fut peu à peu abandonné par la plupart des tacticiens impériaux mais les plus intelligents comprirent face à la grande diversités de chasseurs, navettes et cargos modifiés que comptaient les forces de l'Alliance qu'il fallait préserver de tels dispositifs plus polyvalents et fiables que des escadrilles de chasseurs légers dépourvus d'hyperpropulsion. Elles constituent également des forces d'escorte ou de défense intra système intéressantes.
- Ligne de Torpillage : une telle "ligne" est en fait constituée d'une Sphère à Torpilles qui se voit affecter une ou plusieurs autres lignes d'attaque ou d'escarmouche afin de la protéger et d'appuyer les assauts planétaires.
- Ligne de Transport de Troupes : la configuration standard d'une force d'invasion planétaire fait appel à autant de vaisseaux d'escorte (généralement des croiseurs de classe Strike ou des Frégates) que de transports de troupes bien qu'en fonction des objectifs, les effectifs terrestres embarqués puissent varier considérablement. Une telle ligne compte une dizaine de bâtiments en général. Une ligne de transports de troupes opérant à proximité des principales bases impériales locales est également souvent appuyées par des navettes et autres navires légers hypercapables qui facilitent le déploiement des forces terrestres en plus des navires de la ligne elle-même. En réalité, les effectifs embarqués à bord des destroyers stellaires et des croiseurs de classe Strike en configuration transports de troupes rendaient souvent les Lignes de Transport de Troupes relativement inutiles en dehors des véritables assauts contre des mondes industrialisés et densément peuplés.
L'Escadre
Comptant de 20 à 60 navires lourds ainsi que leurs appareils de soutien et chasseurs, l'Escadre de l'Ordre de Bataille Impérial en dit long sur le gouffre financier que représente la Marine Impériale puisque à peine un siècle avant son existence, un tel regroupement de navires méritait encore le qualificatif de "flotte" dans l'ancien ordre de bataille républicain. Des forces comme la Flotte Katana avec ses 250 cuirassés étaient considérées à l'époque comme gigantesques et dans la pratique, elles constituaient une exception et non une règle, la moyenne des flottes républicaines tournant autour de 20 à 50 navires. Une Escadre impériale est toujours commandée par un Amiral et représente en théorie la force la plus importante que l'on puisse déployer dans un seul système stellaire en dehors de circonstances exceptionnelles ou d'une campagne majeure.
- Escadre Légère : composée en général d'une Ligne d'Escarmouche, une Ligne de Reconnaissance et deux Lignes d'Attaque. L'autre configuration de base implique un grand volume d'espace à couvrir avec une faible résistance attendue et se compose en conséquence de deux Lignes de Reconnaissance, une Ligne de Poursuite et une Ligne d'Escarmouche.
- Escadre Lourde : au minimum, un tel déploiement comporte deux Lignes d'Attaque Lourdes, une Ligne d'Attaque et une Ligne de Reconnaissance.
- Escadre de Bataille : configuration relativement polyvalente, elle compte normalement une Ligne de Poursuite (frégates et corvettes) et deux Lignes d'Attaque standard (croiseurs, cuirassés) ou même Lourdes (destroyers stellaires). Il est peu de forces spatiales dans un système non militarisé qui puissent résister à un tel déploiement qui représente une force de frappe terrestre et de combat spatial performante.
- Escadre de Transport : deux Lignes de Transport accompagnées d'une Ligne d'Attaque et d'une Ligne d'Escarmouche sont considérés comme formant une force suffisante pour soumettre un système stellaire à faible densité de population et dont les forces de défense n'ont rien de conséquent.
- Escadre de Bombardement : formée par deux Lignes de Torpillage, une Ligne d'Escarmouche et une Ligne de Poursuite, une escadre de ce type est capable normalement de briser n'importe quel bouclier de défense planétaire (elle compte deux Sphères à Torpilles...) tout en pouvant repousser efficacement une chasse ennemie ou des forces de défense légères. Dans la pratique, utiliser deux Sphères à Torpilles dans un même système stellaire n'a encore jamais été fait et cette configuration reste théorique. De fait, un système stellaire suffisamment militarisé et développé pour nécessiter la présence de deux Sphères est aussi doté d'une flotte de défense convenable que la Marine Impériale devra briser avant tout. Une fois l'espace environnant maîtrisé par l'Empire, un monde isolé derrière ses boucliers de protection ne peut espérer grand chose et une seule Ligne de Torpillage est suffisante pour anéantir ses défenses et permettre aux autres bâtiments qui ont détruit ses forces spatiales de pilonner la surface à loisir...
La Force Spatiale
Chargée de surveiller l'espace d'un système stellaire stratégique et de plusieurs systèmes proches, une telle force est placée sous le commandement d'un amiral qui porte le titre de Commodore. La tâche d'une Force Spatiale n'est pas une sinécure car elle doit souvent contrôler plusieurs centaines d'années-lumière d'espace dans les trois dimensions. En dehors des navires les plus lourds, l'essentiel des bâtiments ne possède pas d'accès à l'Holonet Impérial. Coordonner des navires en temps réel sur un tel volume d'espace demande donc des qualités de planificateur et de stratège certaines car il faut à la fois organiser des patrouilles régulières, établir des points de contrôle fixe et maintenir en disponibilité opérationnelle un contingent d'appareils constamment en mouvement. Dans certains secteurs de la Bordure Extérieure, l'Empire doit se contenter d'une Force Spatiale pour un secteur entier qui englobe parfois une zone qui représente largement de quoi occuper trois ou quatre Forces Spatiales.
Une Force de Spatiale est composées de plusieurs groupes secondaires et bien que leur répartition soit standardisée, les Commodores impériaux sont également censés modifier leur ordre de bataille en fonction des impératifs locaux ou tactiques.
- Force de Supériorité : l'objectif théorique majeur de la Marine Impériale est d'assurer la Supériorité Spatiale de l'Empire, définie comme suit "absence totale d'appareils hostiles dans l'espace orbital des mondes sous contrôle et élimination des activités ennemies dans l'ensemble de l'espace des systèmes contrôlés". Pour faire de cette idée une réalité, l'Empire considère donc qu'il doit disposer dans chaque système occupé de plusieurs navires disponibles et capables d'intervenir selon les besoins ponctuels. C'est cette priorité stratégique (et doctrinale...) qui rend si gigantesque et coûteuse la Marine Impériale. Une Force de Supériorité compte en effet un minimum de trois Escadres de Bataille et une Escadre Légère. L'ordre de bataille impérial considère que trois des navires d'une Force de Supériorité doivent obligatoirement être des destroyers stellaires de classe Impériale. Dans la pratique, l'Empire atteint rarement un tel minima dans la Bordure (certains secteurs n'ont qu'un ou deux destroyers impériaux au total...) alors que certains systèmes du Noyau sont nettement plus favorisés et comptent parfois plus d'une dizaine de destroyers affectés à une même Force de Supériorité.
- Force d'Escorte : à l'encontre des Forces de Supériorité dont le rôle est à la fois offensif, défensif et dissuasif, les Forces d'Escorte ont pour tâche la surveillance des routes commerciales ou militaires ainsi que des mondes stratégiques. Leurs effectifs sont donc généralement affectés à des opérations de longue durée ou en rotations prévisibles bien qu'elles soient également chargées de poursuivre les pirates ou les rebelles qui tentent de s'en prendre aux objectifs qu'elles protègent. Une Force d'Escorte compte deux Escadres Lourdes et deux Escadres Légères.
- Force de Transport : en dehors des plus grandes campagnes de conquête à long terme (quand l'Empire s'en prend à une nation stellaire comptant plusieurs systèmes industrialisés par exemple), il est inutile d'assembler une telle force qui compte deux Escadres de Transport renforcés d'une Escadre Légère.
- Force de Maintenance : là encore, rassembler une centaine de navires ateliers, de navires hôpitaux et de navires de récupération est presque toujours inutile en dehors des campagnes militaires les plus importantes. Le reste du temps, la Marine affecte un contingent de bâtiments de soutien directement auprès d'un Amiral et le laisse se débrouiller avec. Ces affectations sont des plus aléatoires et ont souvent lieu en dépit du bon sens ce qui n'a pas été sans conséquences sur le gaspillage monstrueux auquel se livre la Marine Impériale. Nombre de Récupérateurs en tous genres ont en effet fait fortune simplement en récupérant, reconditionnant et revendant à la Marine Impériale certains de ses propres "déchets" encore utilisables. A cet égard, la politique de gestion des ressources humaines sur le plan médical s'est révélée à peine plus performante que celle des ressources matérielles et nombre d'officiers supérieurs parmi les plus respectés de leur hommes au sein de la Marine Impériale ont tout simplement conquis ce respect en accordant une vigilance particulière à l'entretien du matériel et aux soins accordés à leurs subordonnés.
La Flotte Spatiale
Une Flotte Impériale compte au minimum quatre Forces Spatiales, dont une de Maintenance. Un tel déploiement représente un strict minimum de 160 navires de classe Aviso ou supérieure et peut en compter jusqu'à 5 fois plus. L'ordre de bataille impose qu'au moins six des navires d'une Flotte Spatiale soient des Destroyers de classe Impériale. En théorie, l'état-major de la Marine distingue des flottes de supériorité, de maintenance, d'attaque... mais dans la pratique, de telles différences sont inapplicables. Chaque flotte se voit simplement attribuer une répartition d'escadres spécialisées conforme à ce que le commandement estime approprié aux objectifs de la dite Flotte. Pour les stratèges impériaux, une Flotte est une "disponibilité opérationnelle sectorielle" c'est à dire que ses effectifs peuvent avoir à intervenir n'importe où dans l'espace du secteur ou ils sont affectés, pour des missions de nature et de durée très variables. Une Flotte Spatiale est considérée comme suffisante pour assurer la supériorité spatiale de l'Empire dans un secteur classé comme "calme", c'est à dire ne comptant pas plus de seize planètes abritant des opposants en quantité significative dont quatre au maximum ouvertement hostiles.
L'état-major affecte également à certaines Flottes des forces spéciales de cales sèches, c'est à dire un contingent d'ateliers et de chantiers spatiaux. Lorsque l'Empire considère un système stratégique comme devant servir à ravitailler ou entretenir ses forces spatiales, la majeure partie des effectifs de la Flotte locale sont de fait dédiés au fonctionnement des chantiers et dépôts impériaux et elle compte alors jusqu'à trois Forces de Maintenance pour une Force de Supériorité Spatiale. Les systèmes stellaires de ce genre servent alors de zones de regroupement aux forces impériales à la veille de campagnes de longue durée et bon nombre de ces zones sont situés dans la Région d'Expansion.
Le Groupe Sectoriel
Dans l'ordre de bataille standard, il n'existe normalement pas de groupe de navires impériaux plus important qu'un groupe sectoriel qui représente "l'ensemble des unités de la Marine Impériale affectées à un Secteur spatial". Un Groupe Sectoriel est commandé par un amiral en chef qui s'avère souvent dans la pratique être tout simplement le Moff local, à moins que la Marine soit souvent sur la brèche dans son secteur auquel cas un amiral surnuméraire est affecté à son service et gère pour lui ce genre de choses.
Dans sa configuration idéale, un Groupe Sectoriel ne compte pas moins de 1600 navires de classe Aviso ou supérieure dont 24 destroyers stellaires de classe Impériale. Bien que de nombreux secteurs de l'Empire Galactique aient pu bénéficier de tels effectifs, une analyse plus fine montre que la presque totalité de ces secteurs sont situés dans le Noyau, les Colonies ou plus rarement la Région d'Expansion. Comme à l'accoutumée, les secteurs périphériques sont lotis de manière beaucoup plus inégalitaire et souvent dépendante à la fois de l'intérêt stratégique du secteur pour l'état-major mais aussi de l'influence et des relations du Moff local. Ainsi, un secteur comme celui d'Elrood ne dispose en tout et pour tout que de deux destroyers impériaux et une dizaine de navires lourds de tous types alors que plus loin vers les Régions Inconnues, le secteur Kathol doit au Moff Kenton Sarne de disposer de plus d'une demi-douzaine de destroyers stellaires et d'une trentaine de navires secondaires.