Généralités sur l'Alliance Rebelle
Les Objectifs de l'Alliance
Comme son nom officiel l'indique, l'Alliance pour la Restauration de la République considère comme nécessaire le retour à une forme de gouvernement galactique global qui soit démocratique. Malheureusement, la propagande impériale qui jouait sur la décadence de l'Ancienne République et sur les actes de violence parfois gratuits des nombreux mouvements rebelles avait beau jeu d'utiliser les proclamations rebelles comme autant d'armes psychologiques à son service. Sur le plan politique, l'Empire assimila toujours l'Alliance soit à un mouvement anarchiste visant à instaurer le chaos général au service d'intérets nébuleux, soit à un mouvement analogue à la Confédération des Systèmes Indépendants de triste mémoire. Outre la puissance de l'appareil de répression impérial, on peut aussi compter sa propagande intense et la peur d'un nouveau conflit galactique ancrée dans l'esprit de nombre de citoyens comme facteurs expliquant pourquoi l'opposition au régime de Palpatine fut souvent réduite à des idéalistes, des visionnaires ou des gens désespérés. Bien qu'elle possède sa propre monnaie, sa propre armée et son propre gouvernement, l'Alliance demeurait relativement inconnue de la majorité des gens qui ignoraient son existence ou ne la percevaient qu'à travers les mensonges impériaux. On doit cependant porter au crédit de millions d'individus courageux le fait que la vérité ait pu de manière plus ou moins discrète et risquée circuler et atteindre bien plus de gens que l'Empire ne l'aurait souhaité. Au final, un courant de sympathie latent mais bien réel envers la cause rebelle se constitua durant la guerre civile et contribua après la mort de l'Empereur à provoquer nombre d'évènements qui firent de la Nouvelle République une réalité.
La Structure de l'Alliance
On peut considérer qu'il existe trois branches principales dans l'Alliance. Chacune d'entre elles sera décrite de manière plus détaillée par ailleurs.
- le Gouvernement de l'alliance est sa véritable instance dirigeante. Il rassemble des personnalités influentes des principaux mondes officiellement (comme c'est le cas de Mon Calamari) ou officieusement rattachés à l'Alliance (Kasshyyk ou Alderaan par exemple). Cette instance a pour double objectif à la fois de diriger l'Alliance elle-même mais aussi de servir de gouvernement de transition une fois l'Empire Galactique abattu. Son rôle sera alors d'organiser avec les représentants des mondes qui rejoindront la République restaurée un nouveau gouvernement galactique.
- Les Forces Armées sont à la fois l'outil le plus essentiel à la survie de l'Alliance mais aussi le plus délicat à utiliser car l'Empire Galactique et ses alliés possèdent des forces sans commune mesure avec les volontaires des armées rebelles. Cependant, l'Alliance possède une armée terrestre et une flotte spatiale qui ont su faire leurs preuves dans la multitude d'engagements directs contre les forces impériales malgré la supériorité technologique et numérique écrasante de l'ennemi.
- Les Services Secrets sont quant à eux la branche de l'Alliance dont le rôle est le plus difficile. Agents de terrain, sympathisants, agents de liaison avec divers mouvements locaux, informateurs et saboteurs forment une complexe nébuleuse qui permet à la fois de découvrir les intentions de l'ennemi et de lui fournir de fausses informations mais aussi d'obtenir du ravitaillement, de causer des dégats conséquents dans la structure du complexe militaire impérial et parfois même de découvrir le moyen d'empécher la victoire décisive de l'ennemi, comme ce fut le cas à Yavin.
Chronologie Historique
S'il faut en croire les entretiens qu'eut Mon Mothma avec l'historien Arhul Hextrophon entre les batailles de Yavin et Hoth, l'Alliance pour la Restauration de la République eut des débuts plutôt incertains et faillit bien ne jamais voir le jour.
Dés le couronnement de Palpatine, il y eut des idéalistes ou des gens sensés pour se dresser contre lui. Lorsque des manifestations de protestations pacifiques eurent lieu contre certaines ordonnances impériales dans les mois qui suivirent la fin de la Guerre des Clones, la répression sauvage qui s'ensuivit fit également comprendre à beaucoup de gens qui étaient moins idéalistes ou sensés qu'il fallait faire quelque chose.
De nombreux mouvements de résistance virent le jour mais ils étaient animés par des amateurs et peu de vétérans de la guerre encore en âge de combattre avaient eu le droit de retourner chez eux. La plupart des militaires qui avaient soutenu les armées clones avaient en effet tout simplement été incorporés aux forces impériales. Nombre de ces soldats furent d'ailleurs les victimes des purges menées par l'Ordre Nouveau dans les mois et les années qui suivirent.
Les différents groupes d'opposants au nouveau régime étaient trop disparates, à tous niveaux. Certaines pronaient l'action violente, d'autres les campagnes de lobbying, d'autres encore se retrouvèrent rapidement trop occupés à leurs affrontements internes pour avoir un véritable impact sur l'Empire Galactique. Cependant, un grand nombre de gouverneurs de systèmes ou de moffs nouvellement mis en place rencontrèrent des difficultés dans l'exercice de leur mandat face à une opposition aussi disparate que résolue.
Durant les dernières années de la République, Mon Mothma qui venait juste d'entamer sa carrière de Sénatrice de Chandrila se fit rapidement connaître comme un brandon de discorde face au pouvoir sans cesse croissant du Chancellier Palpatine. Elle fut parmi les premiers politiciens du Sénat à sérieusement envisager une désobéissance civile générale contre le chancelier suprème et rapidement, elle se mit même à employer le mot de "révolution" en petit comité.
Bail Organa d'Alderaan qui devait être son plus fidèle allié par la suite fut parmi ses opposants à cette époque car il savait tout des intentions de la représentante de Chandrila. Durant leurs nombreuses rencontres privées à Cantham House (la résidence de Bail sur Coruscant), ils tombèrent d'accord sur de nombreuses choses mais Organa refusa toujours de soutenir un point de vue révolutionnaire. Il craignait que Mon Mothma ne fasse le jeu de ceux qui utiliseraient l'inquiétude causée par une tentative de révolution ou de révolte pour renforcer encore le pouvoir de Palpatine et de ses alliés. Bien qu'Organa ait été inquiet du développement de l'Armée Clone, il n'était pas encore prèt à se dresser contre ce qu'il percevait encore comme le gouvernement légitime.
D'après Mon Mothma, trois évènements firent d'un coup basculer Bail dans le camp des opposants les plus résolus à Palpatine. Le premier de ces évènements est peu connu des historiens mais n'est pas dépourvu de conséquences. Les habitants de la planète Ghorman dans le Secteur Sern des Colonies décidèrent de s'opposer à ce qu'ils percevaient comme des taxes abusives, prétendument justifiées par l'effort de guerre imposé par le conflit contre la Confédération des Systèmes Indépendants. Ils décidèrent alors d'organiser un sitting pacifique sur la piste du spatioport ou le vaisseau de la minuscule marine républicaine rattachée au Sénat devait atterrir pour collecter les taxes. Le capîtaine du vaisseau en question décida de se poser malgré tout et incinéra avec ses propulseurs plusieurs douzaines de citoyens de Ghorman. Non seulement cet officier ne fut pas sanctionné mais le Chancellier Palpatine obtint même qu'il ait une promotion parce qu'il avait "servi la République contre les traitres et les làches". Ce capitaine fit encore parler de lui par la suite dans des circonstances bien plus célèbres. Il s'appelait Wilhuff Tarkin.
Le second évènement qui affecta Bail Organa est d'une portée beaucoup plus considérable. Ce fut la proclamation de l'Empire Galactique et le transfert définitif des pleins pouvoirs à Palpatine, privant ainsi le Sénat d'une bonne partie de ses prérogatives et surtout de son rôle effectif d'organe de gouvernement. Lié à cette proclamation, il faut également compter avec l'attaque du Temple Jedi de Coruscant dont le sénateur d'Alderaan fut témoin. Il eut en secret de longs entretiens avec les derniers survivants de l'Ordre Jedi, Yoda et Obi-Wan Kenobi, mais la disparition prématurée de Padmé Amidala qui aurait pu être une figure de proue pour les opposants au nouveau régime contribua à renforcer le désarroi du représentant d'Alderaan. Reconnaissant qu'il avait peut-être tenté trop longtemps de s'opposer diplomatiquement à une force considérablement plus puissante que lui sur le plan politique, il décida de reprendre contact avec Mon Mothma. Bien qu'il se soit toujours opposé à Palpatine, Bail Organa n'avait jamais affronté de face les partisans du Chancellier Suprème, contrairement à sa jeune collègue. Il avait donc des relations jusque dans les rangs de ses ennemis et cela lui fut plus utile qu'il ne l'aurait jamais soupçonné. Ainsi, lorsqu'il apprit que le tout nouveau Bureau de la Sécurité Impériale comptait arréter la sénatrice de Chandrila, il parvint à la prévenir et elle s'échappa d'extrème justesse.
Livrée à elle-même, Mon Mothma sut mettre à profit les entretiens de Cantham House et les nouvelles idées de Bail Organa pour lancer un mouvement visant à unifier les opposants au nouveau régime.
Des années de fuite et d'efforts continus pour fédérer les différents mouvements rebelles finirent par porter leurs fruits lorsque trois des principales factions signèrent sur Corellia un document les engageant irréversiblement dans un mouvement commun. C'est ainsi que vit le jour officiellement l'Alliance Pour la Restauration de la République qui ne tarda pas à diffuser un document qui resterait par la suite essentiel dans le destin de la galaxie, la Déclaration Formelle de Rebellion.
Des millions d'exemplaires de ce texte furent distribués (parfois au prix de nombreuses morts) partout dans la galaxie et provoquèrent la première fissure perceptible dans l'édifice de la propagande impériale. Malheureusement, les gouvernements planétaires qui eurent le malheur de déclarer leur soutien à l'Alliance furent sauvagement réprimés par les forces impériales. Les Mondes Sécessionistes, comme ils furent baptisés de manière éphémère, ne vécurent que quelques semaines hors de la tutelle impériale et cette liberté fut marquée par d'incessants combats jusqu'à ce que les forces de Palpatine les submergent.
Certains parvinrent cependant à confier à l'alliance de l'argent, des armes ou des soldats aguerris avant que la machine de guerre impériale ne les broie et c'est ainsi que l'Alliance obtint les fondations de son armée. De même, alors que la Déclaration Formelle avait été férocement censurée par l'Empire, la répression brutale qui s'abattit sur plusieurs dizaines de mondes contribua à alimenter la rumeur publique et fit bien plus pour la cause rebelle que ne l'auraient souhaité les impériaux.
Mon Calamari fut la seule planète qui parvint à rester libre durant cette période et ses habitants jouèrent à fond sur les trois seuls avantages dont ils disposaient, qui leur permirent de préserver leur monde. Les Mon Cals et leurs alliés Quarren possédaient les seuls batiments capables de tenir le feu des destroyers de l'Empire, leur système stellaire était isolé et surtout il était aisé d'en défendre les routes spatiales connues des impériaux. A la longue, Mon Calamari aurait certainement succombé si la Marine Impériale avait pu vraiment déployer sa force mais l'essor des mouvements d'insurrection suite à la fin des Mondes Sécessionistes et par la suite de la destruction d'Alderaan lui obtint un sursis qui joua de manière déterminante par la suite.
La
Bataille de Yavin
Comparativement à ce que l'on aurait pu croire, l'Alliance livra très peu de
véritables batailles navales ou terrestres et ses activités militaires
tournèrent surtout autour de raids contre l'Empire et ses alliés ou d'actions de
retardement visant à permettre l'évacuation d'une population civile ou d'une
base rebelle menacées. La doctrine militaire rebelle a toujours proné un fait
essentiel : la disproportion des forces est telle entre l'Alliance et l'Empire
Galactique que tout engagement majeur est potentiellement une défaite. Quand
bien même une bataille navale ou terrestre serait une victoire, chaque navire,
chaque bataillon perdu par l'alliance la prive d'une part conséquence de ses
ressources alors que ses ennemis peuvent se permettre des pertes dix fois
supérieures sans être aussi handicapés au final.
S'ils l'avaient pu, les rebelles auraient frappé l'Etoile de la Mort à leur convenance et pas parce qu'elle menaçait leur base principale de Yavin 4. Cependant, les retombées en termes de moral et de propagande de cet évènement furent gigantesques et entièrement bénéfiques à la cause rebelle.
Durant les mois qui suivirent Yavin, les forces impériales durent se réorganiser et se remotiver suite à cette défaite humiliante qui les privait d'un seul coup d'une arme considérée comme invincible, d'un outil de terreur majeur et de nombreux officiers compétents. Dans le même temps, une multitude de cellules rebelles se mirent à redoubler d'activité, stimulées par cette victoire. De même, la victoire de Yavin provoqua une vague d'engagement sans précédent dans l'Alliance et les mouvements non-affiliés au point que les troubles de l'ordre public et les actes de sabotage atteignirent des proportions inégalées pendant quelques mois.
Si l'on attache beaucoup d'importance au fait que l'Empire dépensa des sommes colossales pour construire le super-destroyer Executor et ses frères ainsi que la deuxième Etoile de la Mort, on oublie aussi toutes les ressources humaines et financières mobilisées pour identifier, traquer et anéantir les agents rebelles, leurs fournisseurs, leurs sympathisants.
Ainsi, la période qui suivit la Bataille de Yavin fut la plus dense en bouleversements du règne de Palpatine. Jamais l'Empire Galactique n'eut à affronter simultanément autant de groupes, cellules, commandos et maraudeurs rebelles qu'après la perte de sa station spatiale. Des efforts considérables furent déployés pour dissimuler aux populations les nombreux camouflets essuyés par les suivants de Palpatine et l'on aura sans doute jamais non plus la possibilité d'évaluer réellement combien de rebelles ou d'innocents furent massacrés en représailles dans toute la galaxie.
Malheureusement, cette période se caractérisa aussi par la nécessité accrue de dissimuler le Haut Commandement de l'Alliance. L'Alliance avait fait la preuve qu'elle était un danger au moins indéniable à défaut d'être sérieux pour l'Empereur. Coordonner toutes les activités rebelles devenait de plus en plus risqué alors que Dark Vador menait sa force d'attaque à la recherche des dirigeants rebelles et d'un certain Luke Skywalker. Un juste compromis entre discrétion et communication était nécessaire et l'on pensait l'avoir enfin trouvé dans le système de Hoth…
La
Bataille de Hoth
De bien des manières, Hoth est à l'encontre de Yavin un exemple typique de la
majorité des batailles que dut livrer l'Alliance : le dos au mur face à un
ennemi terriblement supérieur en nombre qui finit par remporter la victoire.
Cependant, sur le plan tactique, Hoth illustre aussi le fait qu'en dépit
d'officiers talentueux, la machine de guerre impériale était en fait bien trop
gourmande et inefficace et que ses victoires étaient surtout remportées gràce au
fait qu'elle n'hésitait pas à gaspiller beaucoup de ressources pour un résultat
assez ambigu. Sur un plan purement militaire, ne pas parvenir à capturer le haut
commandement rebelle seulement protégé par un bouclier déflecteur, un millier de
fantassins dans des tranchées et quelques véhicules de combat atmosphériques
alors que l'on emploie pas moins d'une demi-douzaine de destroyers, un
super-destroyer et des forces terrestres considérables est en effet plutôt
pathétique. Cependant, du point de vue de l'Alliance, Hoth fut bel et bien un
désastre : des hommes précieux et du matériel qui l'était à peine moins furent
irrémédiablement perdus et plus gràve encore, toute l'Alliance avait failli être
décapitée d'un seul coup.
La
Bataille d'Endor
En surface, la seule offensive majeure réelle de la flotte rebelle contre
l'Empire fut motivée par le désespoir et l'opportunisme : l'Alliance découvrit
l'existence de l'Etoile de la Mort inachevée à Endor et surtout la présence de
l'Empereur venu superviser les travaux. Pensant faire d'une pierre deux coups et
encore traumatisés par les conséquences de Hoth, les leaders rebelles décidèrent
de rassembler la quasi-totalité de leurs forces spatiales dans un raid
particulièrement audacieux.
Comme on l'apprit ensuite, Palpatine avait tendu un piège aux rebelles et sans quelques retournements de situation imprévus, il aurait définitivement écrasé la flotte rebelle à Endor. Si cela avait eu lieu, les capacités opérationnelles des cellules rebelles n'auraient pas vraiment été handicapées directement mais un coup terrible aurait été porté au moral des opposants à Palpatine et la mise en service officielle de cette nouvelle Etoile de la Mort aurait certainement découragé la majorité des ennemis de l'Empire. Une défaite de l'Alliance à Endor n'aurait pas éteint le brasier de la rebellion mais aurait en tous cas complètement démoralisé les opposants de Palpatine tout en privant l'Alliance de ses forces spatiales ainsi que de sa crédibilité comme mouvement susceptible de mettre à bas le régime impérial. Fort heureusement, les rebelles sortirent vainqueurs de cette bataille et surent profiter au maximum du désarroi causé par la mort de l'Empereur et la destruction de sa station spatiale.
A l'issue d'Endor, Mon Mothma et ses conseillers déclarèrent (surtout dans un but de propagande afin de rallier des systèmes indécis à leur cause) la fin de l'Alliance pour la Restauration de la République et la naissance de l'Alliance des Planètes Libres. Quatre semaines plus tard, alors que l'insurrection s'étendait partout dans la galaxie, cette même Alliance des Planètes Libres cédait la place à la Nouvelle République dont le gouvernement combattit plus de trois ans avant de pouvoir s'installer sur Coruscant. .