Les Services Secrets - le Japon Imperial
Une bonne partie de l'organisation des services secrets nippons résulte de l'influence américaine durant la seconde moitié du vingtième siècle et bien que le gouvernement impérial œuvre de manière intensive pour restaurer la "pureté" de la langue japonaise, plusieurs sigles et abréviations américains sont encore utilisées dans les discussions quotidiennes. Il fallut attendre la fin du vingtième siècle pour que la bureaucratie du contre-espionnage japonais partiellement modelée à la sauce américaine subisse quelques regroupements significatifs.
Le Naicho est le cœur du dispositif de
renseignement nippon. Il ne compte officiellement qu'une centaine d'analystes
chargés de collecter et compiler ce que fournissent les autres agences et de le
mettre à disposition du Premier Ministre (officiellement toujours, le Naicho
est partie intégrante du secrétariat du Cabinet du Premier Ministre).
Dans les faits, le Naicho possède plusieurs sections chargées de réaliser des
opérations de terrain (espionnage et aussi extractions, sabotage et le
reste…) sur le sol japonais, à l'étranger, dans la matrice ou même en
orbite, que le Premier Ministre ne peut/ne veut confier à personne d'autre. Il
a en fait l'essentiel des missions de la CIA mais ni ses considérables
effectifs ni des comptes à rendre aux représentants du peuple à la Diète ou
ailleurs. Le Naicho est la véritable carte maîtresse du Premier Ministre et une
des nombreuses raisons pour lesquelles on veut mettre un copain dans ce fauteuil
: comme c'est le Premier Ministre qui désigne pour la durée de son mandat le
directeur du Naicho et que ses agents et analystes sont des gens qui en savent
beaucoup, avoir ses entrées auprès du Naicho est un bon moyen d'en apprendre
pas mal sur certaines choses…
Le
Johou Honbu
Aussi nommé le Bureau du Renseignement de la Défense (ou encore Defense
Intelligence Office), il s'agit de la principale agence de renseignement et de
contre-espionnage militaire nippone, donc placée sous l'autorité du Ministère
de la Défense comme les forces armées. Il possède deux divisions principales
: le Bureau du Renseignement (opérations sur le sol japonais, anciennement nommé
Première Division) et le Bureau de Planification Internationale (opérations à
l'étranger, anciennnement nommée Deuxième Division). Chacun de ces deux bureaux
possède des sections spécialisées dans les diverses formes d'activité
liées au contre-espionnage. Au siècle précédent, chaque branche des
anciennes forces d'autodéfense possédait ses propres services de
renseignements, là encore selon le modèle américain. Avec le considérable
accroissement du budget militaire nippon, la naissance d'une véritable armée
et les magouilles du lobby corporatiste, il a semblé dans les années 2015/2018
nécessaire de resserrer un peu le contrôle du pouvoir central. En dehors d'unités
de reconnaissances ou de forces spéciales, les quatre branches armées se sont
vues en 2022 pratiquement privées de leurs services de renseignement
individuels, récupérés au sein du Johou Honbu. Elle ne disposent désormais
que d'une branche contre-espionnage réduite qui sert en fait de division des
affaires internes tandis que le Bureau du Renseignement de la Défense
monopolise l'information à usage militaire.
Le
Chobetsu
Agence militaire fondée principalement à l'initiative de la NSA durant la
seconde moitié du vingtième siècle, le Chobetsu avait à l'origine pour rôle
de surveiller les communications des pays communistes comme la Corée du Nord ou
la Chine ainsi que l'URSS. Avec la fin de la guerre froide, le développement
des technologies de communication et enfin la refonte du Japon en tant que
nation impériale, ses missions se sont officiellement étendues à un rôle
similaire à celui de la NSA américaine : veiller à la protection des réseaux
de communication du gouvernement et de l'armée ainsi que fabriquer les codes et
protocoles utilisés dans ces réseaux. Il a ainsi récupéré en son sein les
missions brièvement confiées au défunt DIH créé en 1996 et démantelé en
2006.
Les rapports entre le Chobetsu et les corporations ont toujours été particuliers : l'agence et les corpos se surveillent en permanence afin de profiter des recherches menées par l'autre ou pour lui débaucher des gens talentueux. Comme le Chobetsu est une agence militaire, sa marge de maneuvre fluctue selon que le Ministre de la Défense du moment est mis en place par la faction noble ou par la faction corporatiste mais dans l'ensemble, il n'a pas le beau rôle.
Le
Koancho (l'agence nationale d'investigations de la Sécurité Publique)
Fondée en 1952 pour surveiller les activistes politiques d'extrême gauche et
d'extrême droite, la nature du système politique japonais après
la refondation de 2006 (notamment les liens étroits entre extrême-droite,
Yakuza et corporations) ont surtout amené cette agence à s'intéresser aux
activités des mouvements gauchistes, communistes ainsi que des sectes et
groupuscules terroristes. Le Koancho ne compte pas plus de 2000 personnes et est
placé sous le contrôle direct du Ministre de la Justice. Quelle qu'ait pu être
sa véritable nature par le passé, à l'époque actuelle il s'agit bien évidemment
de la police politique japonaise, avec une spécialité prononcée pour la lutte
contre les activistes et terroristes métahumains ou communistes. Ainsi, elle
n'a pas besoin d'effectifs considérables vu que l'ensemble du complexe
policier, militaire, gouvernemental et corporatiste a aussi les mêmes groupes
dans le collimateur et qu'elle peut compter sur leur coopération
enthousiaste…
Le
JETRO (Japanese External Trade and Industry Organization)
Sous la tutelle du Ministre de l'Economie,
le JETRO a depuis sa fondation en 1949 la réputation justifiée de servir
d'agence d'espionnage commercial et industriel pour le gouvernement japonais.
Officiellement, la situation est toujours la même et les corporations par
ailleurs si présentes n'ont jamais demandé son démantèlement ou la
modification de ses statuts alors qu'elles disposent de leurs propres services
de renseignement. Les raisons en sont d'une simplicité extrême. Tout d'abord,
les mégacorporations japonaises ayant le statut extraterritorial, l'ancien rôle
d'arbitrage du JETRO ne les concerne plus puisqu'elles disposent de leurs
propres instances dans ce domaine. Ensuite, ce même rôle permet de tenir en
laisse les corporations nippones de taille plus petite. Enfin, le Ministre de
l'Economie étant traditionnellement un pantin des mégacorpos nippones, on peut
être sur que non seulement les choses se passeront ainsi mais surtout que
toute information collectée par le JETRO pouvant intéresser les corporations
japonaises en général sera d'abord fournie aux mégacorpos AAA en
particulier… Enfin, chaque mégacorpo ayant désormais son propre service
d'espionnage et de contre-espionnage, on peut même faire en sorte à l'occasion
de fournir en amont au JETRO les "bonnes" informations au
"bon" moment pour causer quelques soucis aux collègues des petites
corpos un peu trop ambitieuses…celles que l'on aimerait bien racheter alors
qu'elles sont en difficulté par exemple…